Promenade ornithologique dans les Fagnes de la Borne et de la Basseille

C’est sous un beau ciel bleu que nous nous retrouvons à 7 sue le parking de l’aérodrome de Saint-Hubert. Nous sommes accueillis par les hirondelles de fenêtre qui nichent sous les corniches de certains bâtiments du lieu.

Une fauvette grisette pousse sa ritournelle et se laisse observer au somment d’un arbre. Un bouvreuil pivoine mâle au rouge éclatant qui s’est réfugié dans un arbuste se laisse entrevoir entre les branches.

Nous jetons un coup d’œil sur la piste herbeuse de l’aérodrome où les grives draines cherchent de quoi se nourrir. Un lièvre brun s’enfuit en bord de piste. Grive musicienne, moineau domestique, rougequeue noir, fauvette des jardins et bergeronnette grise animent aussi le site et ses abords. Le coucou gris signale aussi sa présence dans la forêt voisine par son célèbre chant.

Nous empruntons ensuite le chemin qui longe la Fagne de la Borne. Très vite nous sommes accompagnés par le chant des pipits des arbres qui vont se révéler nombreux dans ce milieu ouvert. Ils nous gratifient de leur vol et chant de parade, s’élevant pour descendre ensuite « en parachute ». L’un ou l’autre pipits farlouses seront aussi observés lors de la promenade. Un oiseau perché sur un petit buisson nous intrigue. Son large sourcil clair et son allure de tarier, nous laisse penser qu’il s’agit d’une femelle de tarier des prés. Pas de mâle en vue par contre.

Nous avons l’occasion de différencier les chants très distincts de nos trois espèces de pouillots. Le pouillot véloce qui pousse son « tchif tchaf », le pouillot fitis et le pouillot siffleur. Nous faisons une petite incursion dans la forêt pour tenter de voir ce dernier mais il chante assez haut, dissimulé dans le feuillage. Nous aurons plus de chance plus tard avec un pouillot fitis qui se laissera voir bien en évidence en train de chanter sur une aubépine.

Arrivé à la limite entre la Fagne de la Borne et celle de la Basseille, nous repérons de loin les premiers mâles de pie-grièche écorcheurs. Nous aurons l’opportunité de voir ces passereaux à l’allure de mini rapace de plus près lors de la balade. Au même endroit, nous entendons soudain le doux roucoulement de la tourterelle des bois. Et nous avons la chance d’admirer, quelque peu à contre-jour, la silhouette gracile de cet oiseau chantant au sommet d’un épicéa.

Nous poursuivons notre promenade sur le sentier qui longe la Fagne de la Basseille. Nous sommes rejoints par une randonneuse, en outre adepte du vol à voile. Elle nous demande si elle peut se joindre à nous, ce que nous avons accepté bien volontiers. Outre les pipits des arbres, les tariers pâtres animent les lieux. A l’orée de la forêt et dans un coupe-feu nous contemplons quelques biches broutant paisiblement l’herbe tendre.

Au niveau des rapaces, seules quelques buses variables jalonnent notre parcours. Soudain le chant d’un pigeon colombin se fait entendre distinctement. A peine sommes-nous satisfaits d’avoir entendu cet oiseau discret, qu’un grand oiseau se dirigeant vers nous est-il repéré. Il s’agit d’une magnifique cigogne noire qui nous fait l’honneur de glisser sa majestueuse silhouette à faible hauteur juste au-dessus de nous. Quelle joie pour tout le groupe !

Enfin nous arrivons à hauteur d’un barrage construit par des castors sur la Basseille. Il y a même deux retenues d’eau consécutives, dont la supérieure abrite la hutte bien visible des ces industrieux rongeurs. La plantation de bouleaux jouxtant la rivière a été très largement exploitée… Du bon boulot !

Il est temps de reprendre le chemin inverse pour retourner à notre point de départ. L’occasion encore, entre autres, d’admirer ces magnifiques pie-grièches écorcheurs. Quelques insectes comme le cordulégatre annelé (libellule), l’hespérie du brome et le thécla de la ronce (papillons) ont aussi été observés.

La balade aura été fructueuse sous un soleil généreux.

Texte: Daniel Nibes, images: Nathalie Taviaux